- TRÉTEAUX (THÉÂTRE DE)
- TRÉTEAUX (THÉÂTRE DE)TRÉTEAUX THÉÂTRE DEAu XVIIe siècle, à Paris notamment, aux carrefours et dans les foires, saltimbanques et charlatans dressent leurs tréteaux: on y montre des tours, on y arrache les dents, on y vend (et vante) des drogues. Des farceurs débitent leurs boniments: ainsi Herpinot, aux Halles, dont on a gardé un discours adressé «aux dames de Paris». Les plus célèbres de ces farceurs sont deux frères, Mondor et Tabarin, qui, de 1618 à 1625, sont installés place Dauphine sur une modeste estrade. Tabarin y déclame des «fantaisies» pleines de verve et d’érudition, ou échange avec son comparse des répliques plaisantes. D’autres acteurs se joignent à eux parfois, et ainsi s’esquisse une vraie farce. Boileau n’aura que mépris pour ces représentations populaires qui obtiennent un gros succès; il y renverra le «faux plaisant, à grossière équivoque»: Qu’il s’en aille, s’il veut, sur deux tréteaux monté, / Amusant le Pont-Neuf de ses sornettes fades, / Aux laquais assemblés jouer ses mascarades . Et pourtant, au moins au début du siècle, elles ont d’étroits rapports avec le théâtre «établi»: le trio de farceurs qui assure le triomphe des comédiens du roi, Gros-Guillaume, Gaultier-Garguille et Turlupin, s’inspire de Tabarin. Et de ce théâtre rudimentaire Molière saura se souvenir.
Encyclopédie Universelle. 2012.